Le public s’impatiente. Cette première partie était d’un ridicule affligeant. Je n’ai même pas pris la peine de chercher leur nom. Quand on veut faire le leader d’un groupe à 3 accords et aux paroles très recherchées en faisant tournoyer le micro pour l’exploser accidentellement par terre… on s’abstient.

Là, tout le monde attend. C’est d’ailleurs l’activité principale dans un concert. Attendre. Les gotho-pouf hystériques à jupes ultra courtes et cheveux longs prêtes à headbanger (dans ta tête de préférence). Les émos avec leur Tee My Chemical Romance qui n’ont rien compris et vont finir l’épaule déboitée. Un ninja basané qui n’a rien à envier à Rikimaru (Tenchu). Et nous, le même trio qu’à Placebo. En ce jour du 10 novembre 2007, marqué d’une très grosse croix sur mon calendrier de concerts, tous nous scandons la même chose. Le même cri. Le même nom. Celui  et ceux pour qui nous sommes venus dans ce Zénith.

« Kyô ! Kyô ! Kyô ! Kyô ! »

J’vous vois venir…

Mais Kyô, c’est lui.

Eux, c’est Dir en Grey.

Et le son que vous entendez (peut-être), c’est Sa Bir, l’intro de leur dernier album sorti en novembre dernier: Uroboros.

Si à leur début Dir en Grey était apparenté au Visual Kei, ils s’en sont peu à peu éloigné pour des sonorités Néo-Métal (que ce mot est laid), même si certaines musiques me font penser à Cradle of Filth.
Lorsque j’ai pu les voir en concert, c’était leur tournée européenne de l’album The Marrow of a Bone. Le groupe avait alors un penchant pour les accords bien lourds et les paroles parfois vomies (Grief, The Fatal Believer). Bon d’accord c’est en japonais (ou en anglais), mais c’est pas une raison pour pas tenter de comprendre les syllabes.

Leur nouvel album ramène Kyô dans de belles performances vocales, passant du murmure à la voix suraigüe, ou a des mélodies dans le style de Conceived Sorrow et The Pledge. Mais surtout il pose une ambiance inquiétante maitrisée par des violons, des mandolines et d’autres instruments classiques, adaptés à leur son, et couplé à des vocalises bien placées.

L’enchaînement des deux premières musique de l’album m’impose une image assez personnelle. Celle d’un ancien monastère aux murs maculés de sang, au milieu d’une cérémonie de sacrifice, vécue d’un point de vue d’un intrus à la manière d’un Dark Project. Oui. C’est plutôt trash et très précise comme image.

Sa Bir – Dir en Grey – Uroboros

Vinushka – Dir en Grey – Uroboros

Sur scène, Dir en grey se débrouille plus que bien. Petit sourire quand on a vu qu’ils installaient des ventilateurs ; outre le côté pratique, c’est surtout pour le style. Les cheveux au vent, Toshiya (bassiste) a tout de suite plus de prestance, campé juste devant nous avec ses lignes de médiator. Quant à Kyô, il montre bien le côté trash de Dir en grey avec ses légères scarifications sur son torse, prenant son pied à laisser couler le sang de sa bouche.
C’est pas ce côté dont je suis fan, même si ça ne me choque pas plus que ça.

Ce qui est sûr c’est que Dir en Grey sait poser son ambiance (2 premières minutes de la vidéo ci-dessous) et emmène son public au rythme de ses riffs, simplistes ou non.

Pour Uroboros, ils étaient accompagnés en tournée par Mindless Self Indulgence, qui ont sorti un album en août dernier intitulé If. Seulement, la tournée ne passait outre Manche. Dégoûté de ne pas voir réunies ces deux groupes, qui ont chacun leur style bien particulier.

(nanananananananananananananananana This Is My Re-Venge !)